Nous quittons Calafat en même temps que ceux qui s'en vont travailler dans les champs avec leur outil sur l'épaule.
L'agriculture utilise encore beaucoup de main d'œuvre, le sarclage est manuel, il se fait sous un soleil de plomb, pour eux les orages doivent faciliter le travail, dans ce métier la parité homme femme a l'air respecté!
Il est vrai que cette non mécanisation donne du travail à un grand nombre mais quelle pénibilité!
J'ai l'impression que notre passage se fait toujours au bon moment, on leur permet de s'arrêter, de lever un bras, de crier un "ola" ou d'autres mots que l'on ne comprend pas, toujours avec un sourire, comme si ce rapport leur faisait oublier la dureté de leur tâche.
Un parcours monotone durant cette journée que les enfants des villages viennent rompre en accourant sur le bord de la route pour taper dans la main, je finis par avoir un fourmillement des doigts. Les personnes âgées assises sur le bord de la route attendent un peu de passage, on leur permet de lever un bras et de nous donner un encouragement, que les journées doivent être longues, pas un livre dans les mains, le temps passe à attendre...attendre quoi, attendre qui? Que la vie soit moins triste, qu'elle s'égaye un peu, peut être que notre passage participe à un peu de bonheur.
Une vie durant à travailler cette terre si dure et si basse et l'autre partie de la vie à attendre, attendre la prochaine attente.
Nous pédalons, nous traversons toujours le même type d'environnement, nous ne voyons pas où dormir, en début d'après midi se présente à nous la possibilité de dormir dans une cabane où il y avait juste la place de 2 petits lits et rien pour manger il fallait faire 15 km...nous décidons de faire comme la veille d'aller jusqu'à une petite ville soit à nouveau une grosse journée 150 km.
On s'arrête dans un village pour manger un peu, on discute avec la tenancière du magasin qui nous confirme qu'il y a un hôtel à Corabia mais un peu minable. Pas grave du moment que l'on soit a l'abri des orages... À 4 km de Corabia un panneau nous indique un nouvel hôtel à 100m, on hésite car le chemin catastrophique qui y conduit augure peut-être de ce que l'on va trouver!
Quelle surprise, un hôtel grand luxe avec pour nom "le belge", il y avait quelques occupants, des néerlandais. Une telle chambre après 145 km c'est une récompense et nous l'avons appréciée. On se trouvait donc à l'entrée de la ville de Corabia, ancienne cité industrielle de l'ère communiste, tout est dans un tel état de délabrement que je pensais ces usines et ces bâtiments à l'abandon, et pourtant il semblait y avoir un peu d'activité.
On se posait la question du pourquoi un tel hôtel dans un tel endroit?
La réponse nous l'avons eu ce matin avec la rencontre du propriétaire, un belge de Charleroi, qui investit le long du Danube, il construisait une terrasse pouvant accueillir 400 personnes avec piscine toujours le long du fleuve 5km plus loin...Quel pari! La région n'est vraiment pas touristique et pas conseillée aux personnes un peu déprimées.
Aujourd'hui nous avons décidé de ne parcourir que 38 km pour se remettre dans notre tableau de marche où nous avons gagné une journée qui sera peut-être utilisée au bord....de la Mer Noire.
Aujourd'hui nous sommes donc à Turnu Magurele, une cité industrielle pas mieux lotie que Corabia où toute la partie industrielle est abandonnée, par contre le centre ville est agrémentée d'un parc paisible qui nous met à l'abri de la chaleur. Est-ce suffisant ce peu de verdure alors qu'autour ce n'est que ruines et immeubles immondes.
On ne choisit pas ses racines mais on peut parfois se dire qu'il vaut mieux naître dans tel endroit que dans un autre. La Roumanie change c'est indéniable, nous le voyons avec tous les chantiers entamés grâce à la communauté européenne, il va falloir attendre quelques années pour qu'enfin ils puissent tirer un trait sur cette époque d'avant 1989 qui laisse des traces immondes.
Nous sommes désormais à 400km de Constanta où nous allons atteindre la Mer Noire pour la première fois avant de poursuivre notre route vers le delta.
Le long du Danube avec le fil d'ariane
Le Danube:
Le Danube est le deuxième plus long fleuve d'Europe derrière la Volga.
Après un parcours de 2875 km il se jette dans la Mer Noire par un delta à la frontière de la Roumanie et de l'Ukraine.
Il traverse 10 pays dont 4 capitales (Vienne, Bratislava, Budapest, Belgrade).
Pendant des siècles il fut la limite de l'empire romain.
La musique de Strauss berce ses rives, l'écriture d'Ovide a été inspirée par le fleuve.
Le Fil d'Ariane:
Dans la vie, chacun a son "point de vue" sur les choses, sur les gens, sur les évènements.
C'est souvent notre façon de "voir les choses" qui conditionne notre aptitude à surmonter plus ou moins bien les épreuves que la vie nous réserve.
Et quand cette épreuve consiste à perdre tout ou partie de la vue, le repli sur soi et la perte d'autonomie semblent trop souvent inéluctables.
Pourtant le "regard" que l'on porte sur le monde, sur les gens, sur soi, peut passer par mille autres sources que les yeux!
C'est un défi quotidien qui attend celui qui part à la reconquête d'un univers à la fois connu et totalement nouveau.
Le Fil d'Ariane est une association de malvoyants et non voyants qui recouvre la région Picardie.
Notre projet:
Nous allons parcourir 3050 km à vélo en partant de Mulhouse pour arriver à la Mer Noire, au delta du Danube à Tulcea.
Chaque kilomètre de ce parcours est à vendre 2 euros au profit de l'association "Fil d'Ariane".
Notre regard décrira dans ce blog les paysages du Danube, sa faune, sa flore, nos ressentis seront partagés, nos peines et nos joies vous seront racontées.
Le Danube est le deuxième plus long fleuve d'Europe derrière la Volga.
Après un parcours de 2875 km il se jette dans la Mer Noire par un delta à la frontière de la Roumanie et de l'Ukraine.
Il traverse 10 pays dont 4 capitales (Vienne, Bratislava, Budapest, Belgrade).
Pendant des siècles il fut la limite de l'empire romain.
La musique de Strauss berce ses rives, l'écriture d'Ovide a été inspirée par le fleuve.
Le Fil d'Ariane:
Dans la vie, chacun a son "point de vue" sur les choses, sur les gens, sur les évènements.
C'est souvent notre façon de "voir les choses" qui conditionne notre aptitude à surmonter plus ou moins bien les épreuves que la vie nous réserve.
Et quand cette épreuve consiste à perdre tout ou partie de la vue, le repli sur soi et la perte d'autonomie semblent trop souvent inéluctables.
Pourtant le "regard" que l'on porte sur le monde, sur les gens, sur soi, peut passer par mille autres sources que les yeux!
C'est un défi quotidien qui attend celui qui part à la reconquête d'un univers à la fois connu et totalement nouveau.
Le Fil d'Ariane est une association de malvoyants et non voyants qui recouvre la région Picardie.
Notre projet:
Nous allons parcourir 3050 km à vélo en partant de Mulhouse pour arriver à la Mer Noire, au delta du Danube à Tulcea.
Chaque kilomètre de ce parcours est à vendre 2 euros au profit de l'association "Fil d'Ariane".
Notre regard décrira dans ce blog les paysages du Danube, sa faune, sa flore, nos ressentis seront partagés, nos peines et nos joies vous seront racontées.







Bonjour, c'est Gérard du Fil. Je lis avec intérêt et beaucoup d'admiration le récit de vos étapes (admiration car le vélo m'est interdit par la Faculté). Les photos sont toujours très belles, les commentaires empreints d'un humanisme qui me touche beaucoup.
RépondreSupprimerNous avons acueilli hier soir un groupe de jeunes berlinois qui sont partis de Dunkerque pour rejoindre la côte d'azur, en vélo bien entendu : étapes de 80 à 130 km environ. Nous avons donc doublement pensé à vous.
A priori, pas de dégats aux mollets dûs à des chiens amateurs de chair ferme. Je vous souhaite de continuer dans les meilleures conditions, et vous dis à bientôt.
nb : Guynemer a vendu pour 400 km. Je fais le point au Fil mardi prochain, je vous dirai ce qu'il en est.
Merci Gérard de nous tenir au courant, comme tu peux le lire ci-dessous il y a 309km du Nord de la France et nous avons aussi deux autres carnets entamés qui sont en cours dont je n'ai plus le chiffre mais aux alentours de 400 à 500km. Je pense que tous les kilomètres sont ou seront vendus.
SupprimerUn petit coup d'oeil, après le resto, sur l'ordi, pour lire ce nouveau message. Comme vous avancez à grands pas, ou plutôt comme vous roulez à grans coups de pédales, et que bientôt vous apercevrez la MER, je vous donne la contribution des "nordistes" au projet Fil d'Ariane. A ce jour, nous avons récolté 619 euros. Je me permets de rappeler aux amis et connaissances que j'ai roulé un peu plus de 309 kms... Pour les deux marathoniens de la bicyclette, l'arrivée est à l'horizon, qui soudain s'ouvre, avec plus de ciel bleu, car il se confond avec le bleu de la mer... Bon vent et à bientôt Marie Albine
RépondreSupprimerNous avançons à grands pas car nous sommes obligés par le fait qu'il n'y a pas de logement, le pire sera jeudi car nous devrions effectuer 140km dont plus de 100km en petites montagnes.
SupprimerOn essaiera et on verra bien, si nous sommes épuisés on frappera aux portes...
Bonjour. Nous vous suivons chaque jour avec beaucoup d'admiration et d'intérêt.
RépondreSupprimerAu travers de vos commentaires enthousiastes, nous avons revécu le bonheur de rouler le long de ce fleuve magique. Nous l'avons découvert en 2008: Donauschingen-Vienne et nous y retournons dans 15 jours: Budapest-Vienne puis direction la Mer du Nord.
Nous sommes très attentifs à vos commentaires, notamment sur les chiens errants, qui semblent vous laisser tranquilles!
Félicitations et Bon courage pour les prochaines et dernières étapes qui s'annoncent difficiles,le Delta approche! En espérant vous rencontrer, peut-être avant notre départ, au fil d'Ariane. Martine et Bertrand
Merci pour ce commentaire, nous avons apprécié le Danube sauvage entre Donaueschingen et Passau, nous avons aimé la partie très touristique du fleuve entre Passau et Budapest, nous trouvons intéressante cette partie des Balkans par l'histoire de ces pays et la manière de vivre.
SupprimerQuant aux chiens errants, ils sont toujours présents peut-être un peu moins agressifs ces derniers jours.
En Roumanie certaines étapes sont rendues difficiles par le manque d'hébergement et comme il fait très chaud il y a des orages ce qui n'est pas évident pour dormir à la belle étoile.
Vous rencontrer à notre retour serait un plaisir pour nous.